- ARABIE SAOUDITE - Actualité (1990-1996)
- ARABIE SAOUDITE - Actualité (1990-1996) P align=centerRoyaume d’Arabie SaouditePolitique intérieureLe 2 juillet 1990, dernier jour du pèlerinage de La Mecque, un mouvement de panique est à l’origine de la mort de 1 426 personnes.Le 28 décembre 1993, le roi Fahd ibn Abdulaziz installe la Choura, le Conseil consultatif qu’il avait créé en mars 1992 et dont il avait nommé les 61 membres en août 1993. Ce Conseil, qui ne délivre un avis qu’à la demande du Premier ministre — mais en réalité du roi — et ne dispose d’aucun pouvoir contraignant, constitue toutefois le signe d’une modernisation du régime.Le 1er février 1994, dans son rapport annuel au Congrès américain, le Département d’État classe l’Arabie Saoudite parmi les pays coupables de manquements au respect des droits de l’homme.En septembre, un mouvement de protestation, dans la province de Qasim, suscité par l’arrestation d’un prédicateur contestataire, est sévèrement réprimé par la garde nationale. Les islamistes radicaux contestent les timides mesures de démocratisation imposées par les Occidentaux pour prix de leur soutien lors de la guerre du Golfe. Ils dénoncent de plus en plus ouvertement la gestion de la famille royale. En octobre sont créés deux Hauts conseils chargés de contrôler l’activité des organisations islamistes et des prédicateurs.Le 2 août 1995, le roi Fahd procède, pour la première fois depuis 20 ans, à un vaste remaniement ministériel. Plus de la moitié des portefeuilles changent de titulaire, mais les principaux restent entre les mains de membres de la famille royale. Cette décision vise à faire taire les critiques, tant internes qu’externes, qui visent la sclérose du régime. Elle est également destinée à confier à de nouvelles élites le soin d’appliquer les mesures d’austérité nécessitées par la crise économique et financière que traverse le pays.Le 1er janvier 1996, le roi Fahd, victime d’un accident cérébral en novembre 1995, cède le pouvoir au prince héritier Abdallah, son demi-frère, pour la durée de sa convalescence. Il reprend prématurément ses fonctions, le 22 février, en raison de conflits d’intérêts au sein de la famille régnante.Vie économiqueEn 1990, la menace d’une guerre contre l’Irak à partir du territoire saoudien entraîne une fuite des capitaux dans les premières semaines de la crise. L’économie se caractérise ensuite par une intensification de l’activité industrielle. La production de brut est accrue pour compenser l’arrêt des livraisons de l’Irak et du Koweït.Le gouvernement accélère le programme d’industrialisation entamé il y a 10 ans, mais le pétrole et ses dérivés interviennent encore pour un tiers dans le P.N.B., pour les deux tiers dans les ressources budgétaires et pour 80 p. 100 dans les exportations.En mai 1991, le gouvernement saoudien signe à Paris un accord avec un consortium de 20 banques internationales pour un prêt de 4,5 milliards de dollars, pour la première fois depuis 20 ans. La principale raison de cet emprunt est la contribution que Riyadh a versée aux États-Unis pour les sommes engagées dans la guerre du Golfe.Le 22 mai 1992, le gouvernement décide, lors de la réunion de l’O.P.E.P. à Vienne, de maintenir inchangé le plafond de production de cette dernière, après avoir laissé entendre qu’il était prêt à l’accroître. Cette attitude est interprétée comme une mise en garde adressée aux Européens, qui envisageaient l’instauration d’une taxe sur l’énergie pour des raisons écologiques.En 1993, le royaume subit les conséquences de l’effort consenti pour financer la guerre du Golfe (55 milliards de dollars), alors que le pays est exposé à celles des déficits budgétaires cumulés. Selon une enquête du New York Times , le plus gros «trou noir» dans les finances saoudiennes serait dû aux prêts accordés aux membres de la famille royale par la Banque commerciale nationale, avances qui n’auraient jamais été remboursées.Le ministre des Finances Mohammed Ali Aba al-Khaïl estime préférable de financer le développement économique par l’emprunt plutôt que par des hausses d’impôts. Le royaume a réussi, jusqu’ici, à financer la quasi-totalité des prestations sociales dont bénéficie la population.Le 1er janvier 1994, le roi Fahd annonce que, en raison de la chute des prix du pétrole, le budget pour 1994 sera réduit de 20 p. 100, d’où une diminution des achats d’armes aux États-Unis et la demande d’un rééchelonnement de la dette à l’égard de ce même pays.En 1995, la crise financière causée par l’endettement consécutif au financement de la guerre du Golfe et aux achats d’armes se poursuit, malgré un raffermissement des prix du brut.Le budget pour 1995, annoncé le 1er janvier, prévoit encore une diminution des dépenses de 6 p. 100 ainsi qu’une hausse des taxes et des prix des services publics.En juillet, le gouvernement adopte le plan quinquennal de développement (1995-2000) fondé sur une croissance moyenne de 3,8 p. 100 par an; celui-ci prévoit une augmentation du nombre d’emplois réservés aux Saoudiens, un accroissement du rôle du secteur privé et le développement du secteur non pétrolier. La diminution du nombre des fonctionnaires et une accélération des privatisations sont envisagées.En août, le remaniement ministériel aboutit principalement au remplacement du ministre du Pétrole, Hicham Nazer, par le président de la Saudi Aramco, première compagnie pétrolière mondiale, Ali ben Ibrahim El-Noueimi, et à celui du ministre des Finances, Mohammed Ali Aba al-Khaïl, par Suleiman ben Abdul Aziz al-Suleim, précédemment ministre du Commerce.L’année 1996 reste marquée par un fort déficit budgétaire occasionné par le règlement du lourd endettement intérieur public. L’augmentation des cours du pétrole permet toutefois de dégager des surplus importants et de maintenir un taux de croissance élevé. Par ailleurs, Riyadh fait officiellement acte de candidature auprès de O.M.C.En janvier, Ibrahim Ali Assaf, qui appartient à la génération des jeunes technocrates, remplace Suleiman ben Abdul Aziz al-Suleim au poste de ministre des Finances.Relations internationalesLe 21 juillet 1990, l’Arabie Saoudite, qui était le dernier pays arabe à maintenir une ambassade à Taïwan, établit des relations diplomatiques avec la république populaire de Chine.Le 8 août, les premiers soldats américains atterrissent en Arabie Saoudite, afin de prévenir toute agression irakienne, après l’invasion du Koweït par l’Irak le 2.Le 7 février 1991, l’Irak rompt les relations diplomatiques avec l’Arabie Saoudite. Le 24, l’offensive terrestre visant à libérer le Koweït est déclenchée par la coalition anti-irakienne, à partir du sol saoudien; 41 missiles Scud au total seront tirés par l’Irak sur l’Arabie Saoudite durant le conflit, faisant 30 morts et 200 blessés. Les combats cessent le 28 avec la défaite de Saddam Hussein.Le 26 mars, les relations diplomatiques reprennent avec l’Iran. Elles avaient été rompues en 1988, à l’initiative de Riyadh. L’accord met fin au boycottage du pèlerinage de La Mecque par l’Iran.Les 24 et 25 janvier 1994, première visite du leader de l’Organisation de libération de la Palestine (O.L.P.) Yasser Arafat depuis la guerre du Golfe: le roi Fahd promet d’accorder une aide financière aux Palestiniens, mais sans préciser si elle passera par le canal de l’O.L.P.Le 29 octobre, le président américain Bill Clinton se rend en Arabie Saoudite, dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient. Il réaffirme son hostilité à toute levée «prématurée» de l’embargo imposé à l’Irak lors de la guerre du Golfe.Le 19 novembre, la France et l’Arabie Saoudite signent un contrat d’un montant d’environ 19 milliards de francs, qui porte sur la fourniture de 2 frégates lance-missiles et de leurs armements ainsi que sur une aide à la construction d’une base navale.En décembre, le royaume exerce une pression militaire sur le Yémen afin de contraindre celui-ci à proroger l’accord de Taef conclu en 1934 qui reconnaît la souveraineté de Riyadh sur 3 provinces frontalières contestées. Il obtient gain de cause le 16 février 1995.Le 13 novembre 1995, l’explosion d’une voiture piégée aux abords des locaux de la Mission américaine d’encadrement de la garde nationale, à Riyadh, fait 6 morts, dont 5 Américains. Il s’agit du premier acte terroriste de cette ampleur dans la capitale saoudienne. L’enquête s’oriente vers les milieux islamistes qui dénoncent régulièrement la présence de soldats non musulmans dans le pays.Le 25 juin 1996, un mois après l’exécution de 4 islamistes responsables de l’attentat antiaméricain perpétré à Riyadh en novembre 1995, un nouvel attentat au camion piégé fait 19 morts parmi les forces américaines sur la base aérienne de Khobar, près de Dharhan.Les 6 et 7 juillet, le président Jacques Chirac se rend en visite officielle à Riyadh où il prône le développement d’un «partenariat» plus étroit entre la France et l’Arabie Saoudite.
Encyclopédie Universelle. 2012.